Or d'investissement et bijoux face à la fiscalité belge
Tous les objets en or ne se valent pas aux yeux du fisc. Cette distinction, qui pouvait sembler anecdotique tant que la Belgique n'appliquait aucune taxe sur la revente d'or, devient cruciale à l'approche de la réforme fiscale de 2026. Un lingot acquis comme placement financier et une bague héritée de votre grand-mère ne relèvent pas de la même logique patrimoniale, et le législateur pourrait en tenir compte dans le traitement fiscal réservé à chaque catégorie.
Comprendre ces nuances permet d'anticiper l'impact de la future taxe sur vos biens et d'adopter une stratégie adaptée à votre situation. Qu'il s'agisse de pièces d'or cotées sur les marchés, de lingots certifiés ou de bijoux familiaux, chaque type d'or présente des caractéristiques propres qui influenceront son traitement fiscal.
Ce que recouvre la notion d'or d'investissement
L'or d'investissement répond à une définition précise établie par la directive européenne sur la TVA. Pour être qualifié comme tel, l'or doit répondre à des critères stricts de pureté et de forme. Les lingots, barres et plaquettes doivent présenter une pureté minimale de 995 millièmes, soit 99,5% d'or fin. Ces produits sont généralement accompagnés d'un certificat d'authenticité mentionnant leur poids exact et leur numéro de série.
Les pièces d'or bénéficient également du statut d'or d'investissement sous certaines conditions. Elles doivent avoir été frappées après 1800, présenter une pureté d'au moins 900 millièmes et avoir eu cours légal dans leur pays d'origine. La prime par rapport au cours de l'or ne doit pas dépasser 80% de la valeur du métal contenu. Les Napoléons français, les Souverains britanniques ou les Krugerrands sud-africains répondent généralement à ces critères.
Cette catégorie d'or est explicitement exonérée de TVA à l'achat en Belgique, ce qui confirme son statut de valeur refuge plutôt que de bien de consommation. C'est précisément cette caractéristique financière qui en fait une cible privilégiée pour la future taxe sur les plus-values de 10%.
Le statut particulier des bijoux en or
Les bijoux occupent une place à part dans l'univers des objets en or. Contrairement aux lingots ou aux pièces d'investissement, ils ne sont pas acquis dans une optique de placement financier mais pour leur fonction ornementale ou leur valeur sentimentale. Une alliance, un collier de famille ou une montre ancienne représentent bien plus que leur poids en métal précieux.
Sur le plan fiscal, les bijoux sont traditionnellement considérés comme des biens meubles personnels plutôt que comme des actifs financiers. Cette distinction juridique pourrait leur permettre d'échapper à la taxation sur les plus-values, ou du moins de bénéficier d'un régime différencié. Le droit fiscal établit généralement une frontière entre les biens détenus pour un usage personnel et ceux acquis dans une logique spéculative.
La valeur des bijoux ne se limite d'ailleurs pas à leur contenu en or. Le travail de l'orfèvre, la signature d'une grande maison, l'ancienneté de la pièce ou sa provenance peuvent représenter une part importante du prix. Un bracelet Cartier ou une broche Art Déco valent souvent bien davantage que leur simple poids en métal, ce qui complique encore la notion de plus-value applicable.
Les pièces de collection entre deux eaux
Certaines pièces d'or naviguent entre le monde de l'investissement et celui de la collection numismatique. Un Napoléon 20 francs en état courant sera traité comme de l'or d'investissement classique. Le même Napoléon dans un état de conservation exceptionnel, avec une frappe rare ou une année recherchée, acquiert une prime numismatique qui dépasse largement la valeur du métal contenu.
Cette ambiguïté pose un défi au législateur. Comment distinguer l'acheteur qui constitue une réserve de valeur de celui qui s'adonne à la collection ? La frontière reste floue et dépend souvent du montant de la prime par rapport au cours spot. Une pièce vendue deux ou trois fois son poids en or relève manifestement de la numismatique plutôt que de l'investissement pur.
Les collectionneurs avertis documentent généralement leurs acquisitions avec soin, conservant factures, certificats de gradation et photographies haute résolution. Cette rigueur pourrait s'avérer précieuse si le fisc décide d'appliquer un traitement différencié selon la nature réelle des biens cédés.
Ce que pourrait prévoir la future réglementation
Les discussions autour de la taxe sur les plus-values mobilières n'ont pas encore tranché la question du traitement réservé aux différentes catégories d'or. Plusieurs scénarios restent envisageables, chacun avec des implications distinctes pour les détenteurs.
Une première option consisterait à taxer uniformément tout l'or, sans distinction entre investissement et bijoux. Cette approche, simple à administrer, présenterait l'inconvénient de traiter de la même façon des situations très différentes. La grand-mère qui vend sa chaîne en or pour arrondir sa pension se verrait appliquer les mêmes règles que l'investisseur qui liquide un portefeuille de lingots.
Une seconde possibilité serait d'exonérer les bijoux personnels, considérés comme des biens meubles ordinaires plutôt que comme des actifs financiers. Cette distinction, cohérente avec les principes généraux du droit fiscal, nécessiterait toutefois de définir précisément ce qui relève du bijou personnel et ce qui constitue un placement déguisé.
Enfin, le législateur pourrait instaurer des seuils d'exonération différents selon la catégorie d'or, reconnaissant ainsi la diversité des situations. Les bijoux de faible valeur échapperaient à toute taxation tandis que l'or d'investissement serait soumis au régime général des plus-values.
Implications pratiques pour les détenteurs
Face à ces incertitudes, les propriétaires d'or gagnent à procéder dès maintenant à un inventaire détaillé de leurs biens. Classer chaque objet selon sa catégorie probable (investissement, bijou personnel, pièce de collection) permet d'anticiper les conséquences fiscales potentielles et d'adapter sa stratégie en conséquence.
Pour l'or d'investissement clairement identifié comme tel, la question de la preuve d'achat se pose avec acuité. Conservez précieusement les factures de vos lingots et pièces, car elles seront indispensables pour calculer la plus-value réelle. Sans justificatif, vous risquez une imposition maximale sur la totalité du prix de vente.
Pour les bijoux familiaux transmis sans documentation, la situation apparaît paradoxalement moins préoccupante. Si le législateur exonère effectivement les biens personnels, l'absence de facture n'aura aucune incidence. Dans le cas contraire, ces bijoux pourraient justement bénéficier d'une vente anticipée avant l'entrée en vigueur de la réforme.
Quand la valeur artistique prime sur le métal
Certains bijoux anciens ou signés transcendent leur simple valeur en or pour atteindre le statut d'objets d'art. Une broche René Lalique, un bracelet Van Cleef & Arpels des années 1930 ou une pièce d'orfèvrerie du XVIIIe siècle se négocient sur le marché de l'art plutôt que sur celui des métaux précieux. Leur prix reflète le génie créatif de leur auteur bien davantage que les quelques grammes d'or qu'ils contiennent.
Ces pièces exceptionnelles relèvent potentiellement d'un régime fiscal distinct, celui des œuvres d'art et objets de collection. Les plus-values sur ce type de biens obéissent à des règles spécifiques qui pourraient s'avérer plus favorables que le régime général envisagé pour l'or d'investissement.
Identifier si vos bijoux présentent une valeur artistique significative nécessite l'œil d'un expert. Chez Antic Arts, nos spécialistes examinent chaque pièce sous tous ses aspects : qualité de l'or mais aussi signature, style, époque et état de conservation. Cette expertise complète permet de déterminer si votre bien mérite d'être vendu comme simple métal ou s'il peut prétendre à une valorisation artistique supérieure.
- L'or d'investissement et les bijoux seront-ils taxés de la même façon ?Les modalités exactes ne sont pas encore connues. Le projet de loi pourrait prévoir des traitements différenciés, les bijoux personnels bénéficiant potentiellement d'un régime plus favorable que l'or d'investissement.
- Comment savoir si mes pièces d'or sont de l'investissement ou de la collection ?La distinction repose principalement sur la prime par rapport au cours du métal. Une pièce vendue proche de son poids en or relève de l'investissement. Une pièce dont la valeur dépasse largement ce poids appartient au domaine de la collection.
- Mes bijoux de famille risquent-ils d'être taxés ?Les bijoux personnels pourraient être considérés comme des biens meubles ordinaires et échapper à la taxe sur les plus-values. Toutefois, aucune certitude n'existe à ce stade des discussions parlementaires.
- Faut-il vendre différemment selon le type d'or possédé ?Oui, la stratégie optimale dépend de la catégorie. L'or d'investissement sans facture mérite une attention particulière avant 2026. Les bijoux artistiques peuvent justifier une expertise pour valoriser leur dimension créative.
- Un bijou signé est-il considéré comme de l'or d'investissement ?Non, un bijou signé d'une grande maison ou d'un artiste reconnu peut relever du marché de l'art plutôt que de celui des métaux précieux. Sa valeur dépasse alors largement son contenu en or.
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